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Voyage 2024/2025 : Les sujets 2025 sont disponibles dans l'onglet "Sujet".

Affiche officielle de l'édition 2025

 

Les affiches ont été réalisées par les élèves du lycée Gutenberg à Illkirch, accompagnés dans leur travail par leur enseignante, Catherine Mulder, et l'artiste Camille Meyer.

Autres affiches sélectionnées

Edito

Printemps de l’écriture 2024-2025

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… » - Du Bellay

Alors que nous délaissons nos tongs et paréos sur les plages pour reprendre la route de l’école, des cartables et des tableaux blancs, nous pouvons nous demander pourquoi l’être humain a toujours cherché à voyager. Veut-il poursuivre un ailleurs ? fuir son quotidien ? vivre l’aventure ? s’approprier de nouvelles choses ? Recherche-t-il le plaisir, le profit, le salut ? Que ce soit via terre, via mer, au-delà ou en deçà, les voyages ont non seulement formé, mais aussi inspiré l’humanité.

Tantôt muse tantôt matière principale pour le poète, le voyage est devenu un véritable protagoniste de la littérature, à la fois universel et atemporel.

Une chose est certaine : en voyage, tout le monde a besoin de bagages ! C’est pourquoi les langues romanes ont adopté le mot latin viaticum, les ressources dont on a besoin pour s’engager dans une via, pour exprimer cette idée : voyage, viaggio, viaje

Souvent considéré comme un temps positif fait d’oisiveté et d’insouciance, le voyage peut être source de nouvelles énergies pour affronter demain. Toutefois, peut-on dire qu’Ulysse a réellement « fait un beau voyage » ? Accablé par l’algos (souffrance), le nostos (retour) d’Ulysse est avant tout la tentative désespérée d’un retour dans sa patrie, auprès des siens. C’est dans l’Odyssée, première épopée qui met le voyage au cœur de l’intrigue, que nait l’idée de nostalgie, la souffrance du retour.

Si Ulysse a longuement cherché à retrouver sa patrie, d’autres figures mythologiques l’ont quittée malgré elles. C’est le cas de la phénicienne Europe, enlevée et forcée à l’exil par Zeus, ou du profugus Énée, le déraciné, qui a dû fuir la guerre et traverser les Enfers avant de fonder une nouvelle civilisation dans le Latium.

Le monde antique, comme aujourd’hui, est un monde où l’on se déplace et où l’on déplace, comme en témoigne la richesse des nuances de son lexique : poreia, stolos, navigatio, peregrinatio, iter… Des colons, des marchands, des armées n’ont eu cesse d’emprunter des routes maritimes et terrestres en suscitant l’intérêt d’auteurs tels qu’Hérodote, Xénophon, Pausanias, César, Tacite ou encore Arrien.

Dès l’Antiquité, le voyage a pris des connotations métaphoriques en trouvant sa place dans les discours philosophiques d’auteurs comme Sénèque ou bien en étant détourné dans la satire de l’univers picaresque de Pétrone ou merveilleux de Lucien.

Que ce soit sur la lune ou aux Enfers, en Asie ou en Europe, par la voie maritime ou terrestre, avec le corps ou l’esprit, par nécessité ou par choix, le voyage forge l’individu et la société. Voyager, c’est apprendre à comprendre, voyager est un entrainement à la tolérance et à l’ouverture à l’autre. Plus on voyage, moins on considérera l’autre comme un alienus.

Chers latinistes et hellénistes, êtes-vous prêts à embarquer ? Dans vos classes, dans vos têtes, dans vos vies, dans vos cahiers… prenez votre besace d’idées et d’envies, chaussez vos meilleurs souliers, mettez-vous en route, montez à bord du navire du Printemps de l’Écriture 2024-2025 !

« Je ne suis ni athénien, ni grec, mais un citoyen du monde. » Socrate dans Sur l’exil de Plutarque.